Simon Hallberg

Simon Hallberg fait partie de l’équipe Vans depuis plus de 10 ans. Ancien pilier de l’équipe Vans Nordic, il évolue aujourd’hui parmi l’élite de l’équipe EMEA, prêt à dominer les plus grandes ligues. Nous l’avons contacté pour échanger sur ses débuts, Simhall, et le statu quo du Nordic Skating.

Et qui mieux que son responsable d’équipe et compatriote suédois, Tom Botwid, pour le présenter ?

« Je connais Simon depuis qu’il est tout petit, casque sur la tête, participant aux concours et enchaînant les tricks les plus étranges et les plus fous que l’on puisse imaginer. Pendant que les autres s’entraînaient aux backflips, Simon, lui, tentait un hang-ten 50-50 sur une rampe… et il le réussissait, je ne sais trop comment. Il a toujours été un savant mélange de génie et de chaos, moitié stratège, moitié électron libre. Aujourd’hui, il n’a pas changé, il est juste devenu plus grand, plus rapide, et peut-être un peu plus conscient de ses gestes. Qu’il skate des ledges à Stockholm ou filme des figures complètement impossibles avec Fritte Söderström, Simon apporte une énergie calme et ultra concentrée à des tricks qui défient toute logique sur le papier.

Regarder Simon skater, c’est comme voir un musicien de jazz défier un robot en duel : tout crie que ça ne devrait pas marcher… et pourtant, c’est une symphonie. C’est le genre de gars qui filme par hasard le trick de l’année, l’oublie aussitôt, puis passe les deux heures suivantes à tenter un wallride pour atterrir dans une voiture en mouvement. Chaotique sur la planche, discret en dehors. Un cartoon en mode minimaliste. Et franchement ? Il est temps que le monde rattrape son retard. »

Parle-nous un peu de toi et ton passé.

Je m’appelle Simon Hallberg, je viens de Stockholm, en Suède, où j’ai grandi. Je skate depuis que je suis tout petit. J’adore la musique, et j’ai 27 ans.

Où es-tu actuellement ?

En ce moment, je suis dans la cabane d’été de ma famille, dans l’archipel de Stockholm, avec ma petite amie.

Peux-tu nous raconter ton parcours dans le monde du skateboard ?

Mon cousin aîné et son meilleur pote faisaient du skate, et je les trouvais vraiment stylés. Je voyais l’ami de mon cousin faire des high ollies dans la cour de l’école, alors j’ai commencé à skater avec eux et mon frère, et j’ai tout de suite accroché. Eux, ils ont arrêté, mais moi, je n’ai jamais lâché.

J’ai rencontré mon meilleur ami, avec qui je skate depuis toujours, au skatepark du quartier où je vivais en banlieue. Il avait déjà quelques amis, et ensemble on a formé une équipe. On tournait des vidéos et faisait plein d’autres trucs dans le skatepark couvert du coin. Au final, on s’est pris un VX et on s’est vraiment lancés. Pendant un moment, j’ai ralenti sur le skate. Puis l’envie est revenue, juste pour voir où ça me mènerait. J’avais peu confiance en moi dans les situations sociales, et ça a fini par se refléter aussi sur ma planche. Au début, je doutais. Puis j’ai commencé à y croire… et je n’ai plus lâché. Un peu plus tard, je suis parti en tournée avec Giftorm, un magazine de skate suédois qui, malheureusement, n’existe plus aujourd’hui. C’est lors de cette tournée que j’ai rencontré le réalisateur Fritte Söderström, et c’est là que tout a commencé. Ça fait un peu plus de 10 ans que je fais partie de la famille Vans, et je ride aussi avec Sour Solution et Independent.

À quoi ressemble une journée lambda à Stockholm ?

Je me réveille. En général, je médite un peu le matin, ça m’aide à bien démarrer la journée. Je prends mon petit-déjeuner, puis je joue un peu de guitare. Je fais du skate et je filme avec mes amis. Je vais voir mes autres amis. Je passe du temps avec ma copine. Des choses plutôt basiques, sans chichi.

Comment décrirais-tu la scène du skate à Stockholm ?

En ce moment, je trouve que c’est vraiment cool. Quand j’étais plus jeune, tout était plus fragmenté : plusieurs équipes, pas vraiment de spot central où se retrouver à Stockholm. On ne savait jamais vraiment où se retrouver. Maintenant, on est tous potes, avec des groupes de discussion qui rendent la communication super facile. Les spots sont vraiment au top, un simple trajet en métro suffit pour y accéder, et chacun a son charme unique.

À Malmö c’est très différent. La plupart des gens pensent à Malmö quand on parle de skate en Suède. La ville est si compacte qu’on peut rejoindre tous les spots à vélo, sans effort. C’est vrai que c’est différent. J’ai l’impression que Stockholm est un joyau un peu sous-estimé dans le monde du skate. Je suis 100 % team Stockholm !

L’hiver en Suède, c’est un vrai défi : froid mordant, jours courts et pluie qui s’incruste... Comment tu réussis à garder le skate malgré tout ça ?

C’est clair, c’est plus compliqué l’hiver. Heureusement, on a un skatepark indoor où je traîne depuis que je suis gamin, c’est chaleureux, un vrai point de rendez-vous. On dirait un club après les cours, mais pour adultes, parce que tout le monde s’y retrouve. J’adore cette ambiance, surtout parce qu’en été, ce genre de vibes, ça manque un peu. Le parc est plutôt cool aussi. Je me souviens quand on était gamins, on en avait un peu ras-le-bol parce que le skatepark était envahi par les adultes, alors on se planquait dans les parkings tout l’hiver...

Et l’été ?

Les hivers sont si longs que dès que l’été pointe le bout de son nez, on l’attend avec une impatience folle. La nature est omniprésente, avec l’eau qui s’étend à perte de vue partout autour. C’est la meilleure ville quand arrive l’été, même si ça ne dure que deux petits mois... Il faut en profiter au maximum ! Si seulement l’été durait sept mois, je ne quitterais jamais Stockholm...

Quels sont tes lieux préférés pour skater en dehors de la Suède ?

Ces deux dernières années, je suis souvent allé en Finlande et j’ai vraiment adoré. J’y ai rencontré plein de monde et découvert pas mal de spots sympas. Sinon, il y a quelques mois, je suis allé en Serbie, et je pense que c’est l’un des spots les plus cool où j’ai jamais skaté. C’est un endroit un peu méconnu, donc les gens n’y vont pas souvent, ce qui le rend encore plus spécial. À seulement dix minutes de notre Airbnb, on a découvert une multitude de spots, et apparemment, ce n’est que le début de ce que la Serbie a à offrir.

Quelles sont les nouveautés passionnantes qui viennent des pays nordiques en ce moment ?

J’ai l’impression qu’il y a pas de choses en ce moment. Il y a ce mec Hugo Håkansson, il est sur Polar. Je pense que c’est un chouette type. Il a toujours été assez discret mais dernièrement on le voit de plus en plus. Il y a aussi une belle vague de jeunes skateurs qui émergent, et c’est vraiment prometteur. Il y a une nouvelle marque de matériel appelée Eva, qui possède une boutique, et un jeune gars, Matteo, qui est vraiment prometteur. J’ai hâte de voir ce que ça va donner.

Parle-nous un peu de Simhall.

Quand je faisais encore partie de l’équipe Vans Nordics, le team manager voulait qu’on tourne des vidéos avec Free. Je voulais voir si Fritte voulait participer, il était partant et super motivé. On avait un an pour le faire, un petit budget, mais on l’a presque entièrement claqué à Barcelone... On a continué à filmer, mais ce n’était pas assez, alors ça a finalement pris deux ans, avec quelques trips à Barcelone, mais surtout à Stockholm. J’étais vraiment content du résultat, et c’était super de filmer avec Fritte. C’est l’un de mes plus proches amis, et on s’éclate toujours ensemble.

Et quelle est la signification du nom ?

C’est mon surnom donné par Fritte. C’est la fusion de mon prénom et de mon nom. Je suppose que cela signifie « piscine couverte » en suédois — une piscine. C’est un peu étrange...

Par quoi et qui es-tu inspiré ?

Ce qui m’inspire le plus, c’est cette sensation de faire quelque chose de vraiment étrange. C’est le sentiment de liberté et de ne pas se soucier de ce que les autres pensent. En ce qui concerne les personnes, c’est surtout la génération qui m’a précédé en Suède qui m’inspire beaucoup. Ben et Sweet, je regarde encore leurs DVDs aujourd’hui — je ne m’en lasse pas.

Et en dehors du skate ? Qu'est-ce qui te branche ?

J’adore la musique et danser. J’adore sortir en boîte pour danser sur de la techno, même si je ne bois presque jamais. Une fois sur la piste, je peux danser pendant des heures, la musique me captive complètement. Il y a deux ans, suite à une blessure, j’ai finalement commencé à apprendre la guitare, avec l’aide d’un bon ami qui me donne des cours. C’est la même vibe que quand je skate : ça coule de source, et chaque jour, j’ai envie de découvrir un peu plus.

Quel effet ça fait de faire partie de l’équipe Vans ?

C'est vraiment top. Je ride pour Vans depuis 10 ans, c’est un rêve immense devenu réalité de faire partie de cette team. Je ne pensais pas que ce serait possible, alors aujourd’hui, je suis vraiment heureux et reconnaissant. Maintenant que je suis là et que je vois comment ça se passe, je trouve ça vraiment top. Les gens sont vraiment géniaux.

Ta chaussure Vans préférée pour faire du skate ?

Celle que je préfère c’est la Half Cab. J’aime aussi beaucoup la Gilbert Crockett Hi, elle est super cool et idéale pour faire du skate. Je porte aussi la Era pour le skate.

Un dernier mot ? Un message pour Internet ? Un message à ton ancien toi ?

Profitez de la vie et de chaque instant. Essayez de ne pas trop penser à ce qui pourrait arriver ou non — ce qui est bien plus facile à dire qu’à faire. Tout finira par rentrer dans l’ordre.