Ainara Aymat

Pour ceux parmi nous qui ne te connaissent pas, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Ainara Aymat, j’ai 28 ans, je suis née et j’ai grandi dans le Pays Basque. J’aime faire du freesurf alors c’est la direction que je prends en ce moment.

Peux-tu nous raconter ton parcours dans le monde du surf ?

J'ai commencé le surf à 5 ans, grâce à ma mère et mon père qui m’y ont initiée. Au début, je participais aux compétitions pro juniors, puis je suis passée au circuit européen et international du WQS. Mais rapidement, j'en ai eu assez. Il se passe trop de choses là-bas, et je n'arrivais pas à vraiment gérer. C’est un rythme très différent de celui que je recherche dans la vie. J'ai donc choisi de me lancer dans le freesurfing, et j'apprécie vraiment ce parcours.

Sur quoi travailles-tu en ce moment ?

Je viens tout juste de reprendre le surf après une blessure au genou. En janvier 2024, j'ai dû subir une chirurgie du LCA, du ménisque et du Lemaire, ce qui m'a éloignée de l'eau pendant un an. Je récupère lentement, mais j'avais vraiment envie de commencer à travailler sur un projet. C’est pourquoi je suis actuellement en Afrique du Sud avec Sophie Bell pour tourner un nouveau montage. En parallèle, je tente de reconstruire ma maison, mais apparemment, c’est illégal... Enfin, c’est une histoire pour un autre jour !

Peux-tu nous décrire la scène locale ?

C’est un endroit vraiment agréable pour grandir. Les vagues de la plage locale de Zarautz ne sont pas extraordinaires, mais il y a toujours quelque chose à surfer. Cependant, autour du Pays Basque, et même jusqu’en France, il y a une multitude de vagues, on a vraiment de la chance. Il y a tellement de surfeurs inspirants, comme Aritz Aramburu, Hodei Collazo, Adur Amatriain, Nadia Erostarbe, et aussi beaucoup de freesurfeurs incroyables. L'atmosphère ici est calme et agréable.

Pour être honnête, je reste souvent un peu en dehors de l'agitation, j’aime bien y mettre un orteil de temps en temps pour aller surfer. Être chez moi me permet de me distancer du tumulte. J’aime le fait de pouvoir être seule avec les chiens et les chats, tout en ayant Zarautz à proximité pour quand j’ai envie de surfer ou de passer du temps avec des gens. Parfois, j’oublie même que je peux descendre en ville et je reste là, à faire des choses à la campagne, à étudier ou à me promener dans les montagnes.

As-tu des voyages de prévus ?

Je suis allée en Afrique du Sud pendant deux semaines pour filmer ce nouveau projet sur lequel je travaille avec Sophie. Nous serons en Europe pour le reste du mois, notamment au Pays Basque, en Asturies, en Galice, en France, en Suisse, etc. Nous allons tenter de suivre la houle avec le camping-car en espérant attraper de magnifiques vagues. J'ai hâte de montrer à Sophie nos magnifiques paysages basques et notre culture.

Parle-nous des planches que tu as utilisées récemment.

J’utilise des planches Pukas depuis que j’ai 10 ans, et je suis certaine que je ne serais pas où j’en suis aujourd’hui sans eux. Leur soutien a été incroyable, et j’adore voir à quel point leurs planches se sont améliorées au fil des années. Je suis particulièrement fan de leurs Twin Fins 

Tu es assez proactive avec tes montages et projets – comment trouves-tu le tournage comme moyen d'expression créative ?

« Sambal » était mon tout premier projet, et le résultat était sympa, mais plus tard, je me suis rendue compte qu’il était bien plus amusant de partager les voyages avec les personnes avec qui j’aime surfer. C’est pourquoi j’ai fait « Sambal Sambal » avec Lee Ann Curren dans les Mentawai, puis « Tandem » à Sumbawa avec Sophie Bell. Cette fois, c’est la première fois que je réalise et édite un projet toute seule. J’avais vraiment hâte d’y mettre plus de créativité et d’en faire quelque chose de plus personnel. J’espère que ça fonctionnera !

Qui sont tes modèles à suivre dans le surf et ailleurs ?

Dans le surf, j’adore le style de Caty Simmers et Mikey February. Leur façon de surfer est vraiment magnifique. En dehors du skate, mes parents ont toujours été mes plus grands modèles. J’ai beaucoup appris d’eux, et ils m’ont soutenue dans tout ce que j’ai entrepris.

Quels sont tes intérêts en dehors du surf ?

Ce n’est pas que je sois une grande joueuse, mais j’aime les échecs parce que cela me permet de garder mon esprit totalement concentré. C’est un peu comme un reset après chaque partie. J’aime aussi la solitude, mais surtout pour le silence qu’elle procure. J’adore passer du temps avec ceux qui savent apprécier ce silence.

 La lecture occupe aussi une place importante dans mon quotidien, en ce moment, je prends beaucoup de plaisir à lire « Strangeland » de Tracey Emin. La musique est également une grande passion pour moi, et je suis toujours partante pour voir des groupes en concert. J’ai ce collectif appelé « Lege Berria » avec mes amis, et nous organisons des concerts à Zarautz.  

J’aime aller à des concerts, me détendre avec mes chiens et mes chats dans la montagne, lire, prendre des photos et, bien sûr, jouer aux échecs… Il y a tellement de choses, je suis même convaincue que je pourrais profiter de la vie sans le surf...

Un dernier mot ? Un message à ton ancien toi ? Un message pour Internet ?

Écoutez vos instincts, il n'y a pas qu'une seule réponse.